C’est fini pour Gamm Vert : l’enseigne de jardinage française ferme ses portes dans ces 3 grandes villes

c’est fini pour gamm vert l’enseigne de jardinage française ferme ses portes dans ces 3 grandes villes

L’annonce de la fermeture prochaine de trois magasins Gamm Vert dans l’est de La Réunion suscite une vive émotion parmi les employés, clients fidèles et acteurs économiques locaux. Ces points de vente emblématiques situés à Sainte-Suzanne, Saint-André et Sainte-Rose fermeront définitivement leurs portes le 2 novembre 2025. Ce retrait soudain met en lumière l’ampleur des enjeux sociaux, humains et économiques qui touchent toute une région attachée à ses commerces de proximité.

Pourquoi ces trois magasins vont-ils fermer ?

Malgré leur présence historique sur le territoire, ces enseignes de jardinage n’ont pas réussi à retrouver la rentabilité. Repris par l’URCOOPA en 2024 dans l’espoir d’un redressement, ces magasins Gamm Vert sont restés déficitaires malgré tous les efforts engagés. Les difficultés financières se sont accentuées mois après mois, rendant impossible la poursuite de l’activité. Les bilans négatifs ont pesé lourdement dans la décision de fermeture.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation : la conjoncture économique défavorable, une concurrence accrue et une demande fluctuante ont fragilisé la pérennité de ces points de vente dans l’est de La Réunion. Malgré un accompagnement collectif et des tentatives de restructuration interne, aucun redressement durable n’a pu être obtenu. La décision de fermer ces magasins s’impose donc comme une conséquence inévitable face à leur non-viabilité. Ce phénomène s’observe aussi au niveau national avec certaines enseignes majeures du secteur, comme le montre la récente actualité concernant la fermeture soudaine de plusieurs hypermarchés Auchan, conséquence directe d’une stratégie de restructuration visant à faire face aux nouveaux défis économiques.

Quelles sont les conséquences sociales et humaines ?

Le premier impact concerne la perte d’emplois : ce sont au total 19 salariés concernés qui vont perdre leur poste lors de cette fermeture. Certains employés, à l’image de Roland (61 ans), travaillaient depuis plus de trente ans dans ces enseignes. Pour eux, le licenciement économique représente un bouleversement profond, difficile à surmonter compte tenu de leur ancienneté et du contexte tendu du marché de l’emploi local. Dans d’autres secteurs, on constate également que la fermeture d’entreprises locales peut impacter directement des milliers de personnes comme c’est actuellement le cas avec la fermeture annoncée d’une banque française d’ici 2025.

Les témoignages recueillis illustrent la détresse des équipes : tristesse, incompréhension et sentiment d’injustice dominent. Du côté des clients, la disparition de ces commerces de proximité est vécue comme une perte importante. Beaucoup soulignent que ces magasins répondaient à des besoins quotidiens, surtout dans des communes où l’offre reste limitée. Cette coupure risque de renforcer le sentiment d’isolement chez certains habitants ruraux.

Mobilisation autour des salariés et de la sauvegarde des emplois

Face à la fermeture de magasins, la mobilisation prend forme autour des élus locaux et des usagers affectés. René Sotaca, conseiller départemental, a dénoncé publiquement cette décision, mettant en avant ses graves conséquences sociales et économiques. Il appelle à agir rapidement pour préserver le magasin de Sainte-Suzanne, seul susceptible d’être repris grâce à un appel d’offres en cours. Cet espoir de reprise demeure toutefois très incertain à ce stade.

Des solutions concrètes sont recherchées pour accompagner les salariés : informations collectives, accompagnement personnalisé, aide à la formation ou à la mobilité professionnelle. Toutefois, la réalité du terrain rend la reconversion difficile, notamment face au faible nombre d’opportunités disponibles dans la région.

Services et habitudes menacés par la fermeture

Avec la disparition de cette enseigne de jardinage, c’est aussi tout un panel de services qui s’efface. Les clients appréciaient la variété des produits et la qualité des conseils prodigués : outils, plants, engrais, animalerie… Ces magasins étaient souvent la première étape pour lancer un projet agricole ou d’aménagement domestique, grâce à l’expertise et à la disponibilité des vendeurs.

Désormais, particuliers et petits exploitants devront parcourir davantage de kilomètres pour s’approvisionner, ce qui pose problème aux personnes âgées ou à mobilité réduite. L’éloignement des circuits courts pourrait aussi renforcer la dépendance aux grandes zones commerciales, au détriment des liens de proximité traditionnels.

L’économie locale face à la fermeture de magasins dans l’est de La Réunion

Dans une région où la ruralité et les commerces traditionnels jouent un rôle clé, l’arrêt de ces magasins Gamm Vert fragilise l’ensemble de la filière locale. Fournisseurs, transporteurs, artisans partenaires et agriculteurs voient leurs débouchés disparaître brutalement, menaçant l’équilibre économique de plusieurs communes.

Outre la perte directe d’emplois, ce retrait constitue un signal d’alerte pour la vitalité commerciale de l’est de La Réunion. À Sainte-Rose, on craint la désertification progressive du centre-bourg, tandis qu’à Saint-André, les quartiers périphériques risquent de voir leur activité diminuer. Ce mouvement pourrait entraîner d’autres plans sociaux si la tendance venait à se généraliser.

Des alternatives pour préserver emploi et services ?

Malgré la fermeture programmée, quelques pistes sont à l’étude pour atténuer l’impact. L’appel d’offres lancé pour le point de vente de Sainte-Suzanne laisse entrevoir une possible reprise partielle, permettant de sauver certains emplois et de conserver des compétences locales. Par ailleurs, des porteurs de projet réfléchissent à créer de nouveaux concepts intégrant vente directe, ateliers participatifs ou valorisation du circuit court réunionnais.

Un accompagnement ciblé pourrait permettre de fédérer anciens salariés, investisseurs et collectivités autour d’une offre novatrice, adaptée aux besoins spécifiques de la population de l’est. Le succès d’un tel projet dépendra cependant de la capacité à mobiliser des financements et à répondre aux exigences d’une économie locale exigeante.

Risques pour le secteur agricole local

Au-delà de l’aspect commercial, la réduction du nombre de points de vente spécialisés affaiblit la filière agricole, pilier de la région. Les petites exploitations devront composer avec des délais d’approvisionnement rallongés et la raréfaction des conseils personnalisés. Le tissu professionnel tissé autour des anciens magasins devra se réinventer, rendant la période de transition délicate pour de nombreux acteurs locaux.

Ces difficultés s’ajoutent aux autres défis du secteur : aléas climatiques, concurrence internationale, contraintes réglementaires… Autant d’obstacles qui rendent indispensable l’invention de nouveaux modes de soutien pour garantir une autonomie alimentaire à La Réunion.

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